La femme battue
EAN13
9782914211192
ISBN
978-2-914211-19-2
Éditeur
Éditions Gunten
Date de publication
Nombre de pages
96
Dimensions
21 x 14 x 1 cm
Poids
140 g
Langue
français
Fiches UNIMARC
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La femme battue

De

Éditions Gunten

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Par son écriture d'écorchée vive, une femme battue crie à toutes les femmes son humiliation pour qu'elles trouvent comme elle le courage de briser les murs du silence de l'enfer. La solitude dans la douleur.

Extrait

« Suzy reçut sa première gifle. La première gifle, comme s'il était envisageable qu'il y en ait deux, d'autres. Elle l'a reçue et attendit les autres. Elle avait dû finalement s'en vouloir de devenir une tête à claques. Comment pouvait-elle énerver Bernard à ce point ? L'ambiguïté atteignait son paroxysme. Il y avait eu une dispute, violente, ça va sans dire. Et Suzy avait pardonné. Bernard Rotier pleurait. Elle dominait cet homme gémissant devant elle. Il l'avait suppliée, s'était excusé et avait juré que la chose ne se reproduirait pas. Deux jours passèrent dans le calme, un calme menaçant comme un ciel d'orage. Le ventre lourd de Suzy la fatiguait et la ralentissait dans les travaux ménagers, irritant Bernard qui le lui reprochait. La tempête se leva comme se lève un cyclone dans le désert, détruisant tout sur son passage. Les disputes éclataient de plus en plus violentes, de plus en plus fréquentes. Les gestes accompagnèrent les paroles. Les coups ponctuaient les propos injurieux, vulgaires, de plus en plus méchants. Tout devenait source de colère, un verre mal lavé provoquait des « pouffiasse malpropre », un vêtement mal repassé des « t'as rien foutu salope ».

Dédicace de l'auteur

Lorsque le cri du désespoir résonne d'espoir, c'est que tout est devenu possible. J'ai crié dans l'amour... Puis dans le tunnel, dans la nuit. J'ai crié d'amour puis de peur, d'effroi. J'ai crié l'amour puis la révolte, alors j'ai crié ce livre pour les femmes battues, toutes les femmes battues. Ce n'est pas un message de mise en garde : attention virage dangereux, parcours balisé, pas un guide de « comment ne pas être battue » ou un extrait de « psychologie magazine » qui d'être écrit doit rassurer : « pourquoi on est battue », « pourquoi il bat ». Je me fous des pourquoi, des comment, des adverbes, des compléments de temps et de lieux, des Freud, des Lacan ou leurs disciples. Je crie parce que je n'ai plus mal, c'est tout. Et je n'ai qu'une envie, qu'une prétention, c'est crier pour vous femmes battues qui ne pouvez le faire car je sais que dans les instants de souffrance on ne crie pas, on meurt.
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