J'irai aimer ailleurs

Agathe a vingt ans, elle est élève aux Beaux-Arts, elle vit dans une pension
de famille pittoresque. Elle a un fort attachement sensuel pour Nicolas, jeune
tragédien marié et père de trois enfants, et une amitié douce avec Dominique.
Celui-ci est un jeune peintre génial auquel une enfance misérable, comblée à
quinze ans par la mort d’une mère adorée, inspire des toiles désespérées et
admirables. Tous ses personnages ont de longs visages aux yeux cernés et à la
bouche triste. Le gris et le noir sont ses couleurs. Il commence à être connu.
Avec tendresse, avec insistance, il demande à Agathe de l’épouser. Nicolas
quitte Agathe. Elle se suicide, on la sauve, elle accepte d’épouser Dominique.
Il a maintenant un vrai succès et un début de fortune. Il emmène Agathe dans
une grande maison triste à Saint-Cloud. Elle découvre qu’il se drogue, qu’il
est violent, sombre, qu’il s’applique à être misérable dans ses habitudes et
sa tenue. Mais l’admiration d’Agathe pour son talent et sa puissance de
travail ne se démentent jamais. Nicolas revient. Il est libre. Agathe divorce
(très amicalement), l’épouse, a un fils de lui, le perd à nouveau. Les hommes
se mettent à défiler dans sa vie. Son seul point fixe est son enfant.
Dominique est célèbre et plus du tout misérable. Il n’a même plus d’amitié
pour Agathe, et à ses expositions elle entend railler « l’insignifiante ex-
femme de Dominique ».