Rhapsodie des oubliés

Sofia Aouine

La Martinière

  • Conseillé par
    29 septembre 2019

    Truffaut version Goutte d'Or

    « Ma tête ne s'arrête jamais. Je dors plus, je cours (...) je descends la rue
    Léon comme un ninja (...). Je suis la ligne du métro aérien. Je cours, tête en
    l'air en regardant la lune et espérant la rejoindre vite (...). Je cours pour
    essayer de rejoindre ma tête. Ça me répare un peu » : ainsi s’exprime Abad, le
    narrateur. Cet adolescent héros tragi-comique, c'est un Antoine Doinel des
    «Quatre cents coups» version putes tabassées, frères musulmans, crack et
    violences urbaines quotidiennes. Version contemporaine donc et, à quelques
    pâtés d’immeubles crades et de rues puantes de la place Clichy chère à
    François Truffaut. Bienvenue à la Goutte d'Or, quartier parisien à nul autre
    pareil. L’auteure, comme son « père culturel » de cinéma, montre cette même
    tendresse inouïe pour les territoires de l'enfance. Même croches, primo-
    délinquants de pacotille et menteurs, leurs mômes sont de ceux qui bousculent
    les mentalités et ravagent les cœurs.

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